Recherches en Théologie Pratique

Recherches en théologie pratique : La lettre et l’Esprit dans une « maison sûre » pour toutes et tous (Des relations intègres et des pratiques pastorales éco-responsables. Des langages qui « ne passent plus » vers un langage qui « parle » et édifie)

 

En ce qui concerne la théologie pratique, à compter de 2023 on abordera les questionnements suivants :

1. de manière générale, le thème « L'esprit et la lettre » ;

2. de manière plus précise :

- « L'esprit et la lettre : entre théories et pratiques.  Expériences, mémoires, analyses et prospectives ».

- Le pouvoir et le service. Quand  la lettre tue et l’esprit vivifie ?

- La question de l’interprétation (des textes, du langage, de la communication…). Quand la lettre est interprétée dans un sens exclusif ou abusif.

- Le bien commun. Dans quel esprit ?

- Le témoignage et la foi. « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais » ?

- Sur quels critères objectifs établir qu’une parole (ou une action ou une personne) est inspirée par l’Esprit ?

- De la possibilité d’établir une grille pédagogique d’évaluation (biblique, théologique et spirituelle) pour qualifier ce qui est fréquemment nommé comme venant de l’Esprit Saint ?

- Peut-on mettre l’Esprit « à toutes les sauces » ?  Et se dédouaner de ses responsabilités humaines et chrétiennes en parlant de « grâce à Dieu » ? Etc.

 

Voulant donner des réponses à ces quetionnements, la programmation dans la période 2024-2028 sera la suivante :

-2023-2024 : les difficultés du langage chrétien.

Dans la Bible, la liturgie, la catéchèse, les institutions ecclésiastiques, l’éthique, autres. Procéder à des enquêtes pour évaluer les mentalités : demander aux enfants ce que représente pour eux la « communion » : classer les réponses possibles (une fête familiale, etc.) ; autre question par exemple : à quoi vous fait penser le mot « Église » ? Enquêtes faites par des étudiant.e.s en master ou doctorat. La situation pastorale actuelle : le contexte correspondant à la catéchèse post-tridentine des sacrements s’est complètement modifié ; l’encadrement religieux s’est réduit, les familles n’assument plus que très partiellement l’éducation religieuse des enfants, qui était un soutien de la catéchèse paroissiale. Tout est à repenser et à refonder. Tracer des pistes dans ce sens. 

-2024-2025 : les célébrations (la liturgie).

Désaffection des églises catholiques. Le succès des assemblées organisées par les mouvements charismatiques et pentecôtistes, les questions à poser. Intervention d’une théologienne qui a effectué des recherches (critiques) sur les éventuelles correspondances entre les affirmations, convictions et expériences de ces milieux avec les textes bibliques.

L’importation de la doctrine du septénaire dans la catéchèse a conduit à des impasses, par la prétention d’inculquer à des enfants les notions abstraites de cette doctrine ; cela a abouti à des enseignements incompatibles avec une authentique pédagogie de la foi.

-2025-2026 : les institutions ecclésiastiques.

La façon dont les communautés chrétiennes vivent, s’organisent, débattent, traitent leurs membres, essaient de faire face aux grands défis du monde actuel... font partie du « langage » ; elle est parfois plus parlante que les mots, les discours...

Les institutions de l’Église catholique ont été mises en forme et en place dans un contexte de chrétienté, qui a disparu. Les mutations « sournoises » provoquées le gouvernement de l’Église catholique : la messe dominicale hebdomadaire ne peut plus s’imposer puisqu’elle n’est plus assurée partout régulièrement (évolution de la notion de pratiquant en sociologie religieuse) ; le gouvernement de l’Église catholique en rend la régularité impossible.

De même pour l’enseignement religieux. Les évolutions récentes : les mutations du concile Vatican II, les retours en arrière (favorisés par les papes Jean Paul II et Benoît XVI) et dont les effets deviennent massifs. La critique actuelle de la doctrine sacramentelle post-tridentine s’impose à notre réflexion pour laisser place à de nouvelles orientations. Les apports de la lettre apostolique du pape François, Desiderio desideravi, sur la formation liturgique du peuple de Dieu.

-2026-2027 : la catéchèse.

L’entrée dans la modernité : l’univers est expliqué par la science et non plus par la Bible et le magistère. Les populations n’attendent plus des Églises qu’elles leur expliquent l’univers ni ne leur dictent la conduite à tenir. Les Églises ne sont plus crédibles en ces domaines. Vérifier les traces des enseignements traditionnels dans les catéchismes.

L’annonce de la foi ne se réduit plus à un catéchisme dans une société chrétienne qui assure le cadre (prière, comportement religieux, etc.) : assurer de façon nouvelle le parcours pour la rencontre personnelle du Christ, assurer l’expérience de la communauté chrétienne locale, dans laquelle l’enfant, le jeune ou l’adulte (catéchumènes) entre et est accueilli. Redéfinir le parcours vers l’adhésion chrétienne. Le cadre dans lequel était assuré le parcours vers la foi et pour lequel ont été mis en place les manuels et les formes du catéchisme : une liturgie inaccessible, les « produits de substitution » (piété populaire).

Il conviendra d’approfondir la Lettre Apostolique Antiquum Ministerium du Pape François, parue sous la forme de « Motu Proprio », établissant le ministère de catéchiste.

-2027-2028 : la vie chrétienne.

Le cadre de vie se détache des Églises. Les dénominations des vacances, fin du rapport avec les fêtes religieuses. La prise de conscience de la fragilité de nos modes de vie. La généralisation du divorce et les conséquences pour l’éducation…

Les questions de l’éthique et des valeurs mises en avant aujourd’hui dans notre société peuvent-elles être mises en lien avec la Bonne Nouvelle de l’Evangile ?

Les trois pôles de la vie chrétienne - la Parole « vécue », la Parole « annoncée », la Parole « célébrée » (cf. Louis Chauvet) — ont-ils lieu d’être re-valorisés ? Comment la théologie pratique et la pastorale peuvent y contribuer ?

Par ailleurs, on envisage d’organiser chaque année un colloque de théologie pratique et pastorale ou une journée d’études interdisciplinaires, qui aboutiront à des publications.