Projet d’une chaire internationale « Albert le Grand » partagé entre UR 4377 et ITI HiSAAR, Albert the Great, theologian : from acculturation to synthesis
1. Originalité du projet
Albert le Grand
Albert le Grand (1200-1280) est un théologien, philosophe et homme de sciences, dont l’activité couvre l’essentiel du XIIIème siècle, l’une des périodes intellectuelles les plus riches du Moyen Age (épanouissement de la « Renaissance » du XIIème siècle, développement et création des universités, redécouverte d’Aristote et de la pensée arabe et juive des siècles précédents). Né en Allemagne, entré encore jeune dans le nouvel ordre des dominicains, Albert le Grand s’impose très vite comme un théologien de premier plan. Après une période d’enseignement en Allemagne, qui suit une période de formation en Italie et en Allemagne, il compose une première somme (dite « somme de Paris »). Il commente les Sentences de Pierre Lombard et obtient une chaire à l’université de Paris en 1245. De retour à Cologne, il fonde le Studium generale dominicain. Nommé successivement provincial de Teutonie, évêque, prédicateur à la curie, il exerce sur ses contemporains une influence intellectuelle telle qu’il reçoit le nom de « grand » de son vivant (Albertus Magnus). Durant la période parisienne et son premier séjour à Cologne, il sera le maître de saint Thomas d’Aquin et d’Ulrich de Strasbourg. Sa vaste culture encyclopédique lui vaut le titre de Doctor universalis. Il est le principal introducteur de l’aristotélisme, et dans une mesure partagée, le dionysianisme, au XIIIème siècle, par l’intermédiaire de ses commentaires qui ont reçu une audience considérable.
L’influence d’Albert le Grand s’est exercée en particulier en Allemagne, puisqu’il est en grande partie à l’origine du courant de la mystique rhénane, y compris Maître Eckart, jusqu’à Nicolas de Cues par l’intermédiaire d’Heymeric de Campo. Mais un certain « néoplatonisme » qui caractérise sa pensée a considérablement fait reculer cette influence, du fait notamment du développement de la scholastique dans le sens d’un aristotélisme plus « strict » et surtout plus axé sur la logique.
Son œuvre a finalement été éclipsée par celle de son fameux élève, Thomas d’Aquin. Il est probable également qu’il ait souffert d’un grand nombre d’écrits apocryphes qui lui ont été attribués et qui concernaient principalement des ouvrages dits « alchimistes ». Son œuvre de philosophe, et surtout de théologien, a fini par sombrer dans l’oubli.
Peu d’études lui sont consacrées, malgré un certain nombre d’ouvrages au moment de sa canonisation en 1931, notamment en Allemagne. La bibliographie était assez mince, mise en part les travaux d’E.-H. Weber et d’Alain de Libera, pour ce dernier, sur sa dimension philosophique. I. Moulin a sorti la première traduction sur un livre-clé de son commentaire à la Métaphysique d’Aristote en 2009 (Vrin). S. Milazzo a traduit une partie du Tractatus de fluxu causatorum a causa prima et causarum ordine en 2013 (Les Belles Lettres). Il existe 3 traductions allemandes sur certains traités et une traduction anglaise sur ses ouvrages de zoologie, une traduction espagnole du 1er livre de son commentaire à la Métaphysique. L’édition critique de ses œuvres (éd. Aschendorff) se poursuit à l’Albertus Magnus Institut (Bonn).
8 perspectives qui fondent le soutien du projet sur Albert dans le cadre de l’UR 4377 et de l’ITI HiSAAR
Ø Pauvreté et dynamisme des études albertiniennes
L’absence d’études et de traductions sur Albert le Grand semble progressivement s’améliorer par une attention plus grande portée à l’auteur dans le monde anglo-saxon depuis 5 ans, même si elle demeure embryonnaire. Il est réaliste de penser que la figure d’Albert le Grand va connaître un dynamisme accru dans les années à venir, notamment du fait de sa capacité à construire un dialogue interreligieux, en particulier avec l’islam.
Ø Albert, haute figure strasbourgeoise
Albert a résidé à Strasbourg à plusieurs reprises. On note, notamment deux séjours durant lesquels il occupait le poste de lector au couvent dominicain de Strasbourg (en 1240) avant d’occuper à Paris la chaire pour dominicains étrangers, celle-là même qu’occupera un Thomas d’Aquin ou encore un Eckhart. Le second long séjour strasbourgeois se déroulera de 1267 à 1270 : Jean de Verceil, maître de l’Ordre des Prêcheurs remerciera alors Albert d’accepter le poste de lector au couvent de Strasbourg et faisant ainsi rayonner la doctrina sacra qui y est enseigné « pour la promotion de l’Ordre ». Albert est alors évêque émérite de Ratisbonne et est invité à célébrer beaucoup de munia pontificalia en Alsace : ordinations, consécations d’autels, dédicaces d’églises, lettres d’indulgences, le Doctor universalis sillone Strasbourg, Sélestat, Colmar, Mulhouse, Fribourg-en-Brisgau et Bâle, ces territoires offrant encore de nos jours une documentation de première main -peu ou pas exploitée- quant aux activités intellectuelles et institutionnelles d’Albert le Grand, notamment dans les Archives de la Ville de Strasbourg ainsi que dans les Archives départementales du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. La légende selon laquelle Albert le Grand aurait joué un rôle dans l’élaboration du programme iconographique de la façade de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg s’inspire de ses textes commentant le trône Salomon comme édifice illustré par une philosophie du droit dont le principe de subsidiarité en serait la notion clefs : à chaque marche du trône de Salomon correspond une procédure juridique tendant, par les corps intermédiaires, vers son sommet, le pouvoir royal dont la nature est de tenir la diversité dans l’unité. Le modèle politique d’Albert le Grand est d’une certaine manière fédéraliste. C’est à Albert le Grand que reviendra la tache de proclamer le landgrave d’Alsace Rodolphe de Habsbourg comme Roi des Romains en plein Concile de Lyon en 1274. C’est ainsi une véritable figure tutélaire philosophique, théologique et politique que représente Albert le Grand pour l’histoire de la vallée du Rhin de Cologne à Bâle en passant par Strasbourg et Fribourg-en-Brisgau : une telle figure tutélaire serait un argument de fond pour motiver une collaboration universitaire et scientifique entre ces différentes universités locales.
Albert n’a pas résidé longtemps à Strasbourg (même si une école primaire à Strasbourg porte sont nom), mais son influence a été décisive sur la ville, notamment sur la cathédrale qui met en œuvre sa conception théologique. La proximité avec Cologne et Bonn renforce l’idée d’une implantation de la figure d’Albert le Grand dans le paysage de l’université de Strasbourg
Ø Dialogue avec le monde grec
Du fait de son appartenance à la dimension néoplatonicienne, entendue dans un sens large, Albert a constamment recours à la pensée grecque, notamment Aristote et le Pseudo-Denys l’Aréopagite. L’influence majeure de ce dernier sur la pensée albertinienne (élargie à Nemesius d’Emèse et les cappadociens) constitue également un lieu privilégié de dialogue avec l’orthodoxie. Des collaborations sont donc envisagées avec les centres d’études de la pensée grecque.
Ø Dialogue interreligieux
Le renouveau des études albertiniennes est dû à la méthodologie propre d’Albert qui place l’acculturation au cœur de sa réflexion pour déboucher à une synthèse originale. Or la période médiévale a connu un regain gigantesque avec la multiplication des chaires et des éditions, traductions, ouvrages, sur la pensée arabe. Les partenariats avec les centres nationaux et internationaux sont extrêmement facilités. I. Moulin est engagée dans le groupe international « Aquinas and the Arabs », situé à Marquette University et a déjà collaboré sur différents projets (ouvrages collectifs, journées d’études à l’Institut Catholique de Paris, colloques à Marquette University).
Ø Originalité de la théologie d’Albert le Grand
Il est raisonnable de penser que la théologie a subi une inflexion fondamentale au cours du XIIIe siècle pour prendre un tournant spécifique au XIVe siècle. C’est oublier que d’autres pistes étaient possibles, notamment en poursuivant l’héritage du XIIème siècle qu’Albert redéfinit en introduisant des conceptions originales, notamment sur la définition et la méthodologie de la théologie, la création, les sacrements et la vision béatifique (eschatologie). Trop éclipsée par la figure de Thomas d’Aquin, la théologie d’Albert le Grand n’a pas encore fait l’objet d’une étude qui en montre toute sa richesse et son originalité. Elle peut cependant trouver sa place en relation avec les centres d’études sur la mystique rhénane.
Ø Dialogue avec la théologie du XIIe siècle
La méthodologie synthétique d’Albert le Grand lui permet de redistribuer ses sources et notamment d’apprécier le renouveau théologique qui se produit au moment de la « Renaissance » du XIIème siècle.
Encore trop peu développée, tant au point de vue des éditions, des traductions que des études (si l’on omet Saint-Bernard de Clairvaux, Guillaume de Saint-Thierry et la pensée victorine), la théologie du XIIe siècle offre quelques perles théologiques sous-exploitées qui ont profondément influencé la théologie d’Albert le Grand.
Ø Thomas d’Aquin et Jean Gerson
Trop d’études sur Albert sont dépendantes de l’évolution théologique de Thomas d’Aquin. Sans entrer dans une opposition qui n’aurait aucun sens, détacher la théologie d’Albert de Thomas est un chantier fondamental.
Par ailleurs, la programmation de l’ERCAM pour le prochain contrat et l’action-phare 4 de l’axe 1 « Textes, intertextualité et tradition » de l’ITI HISAAR portent sur l’édition critique de Jean Gerson. Jean Gerson est précisément le représentant du tournant théologique du XIVème siècle, différent de la lignée albertinienne. Un projet sur Albert à l’Université de Strasbourg non seulement renforce la théologie médiévale déjà bien ancrée dans le paysage strasbourgeois mais possède l’avantage de pouvoir précisément mettre en perspective les deux « chemins théologiques » et donc de mieux apprécier l’originalité respective des deux courants de pensée.
Ø Théologie contemporaine
Parce qu’Albert le Grand prend des positions originales sur des points fondamentaux de dogmatique, nous soutenons que par-delà l’aspect historique, il est propre à renouveler certaines perspectives en théologie contemporaine, notamment sur la question de l’acte théologique et en sacramentaire.
2. Activités prospectives (2024-2028)
Ø Colloques
2 journées d’étude et 1 colloque sur la période semblent raisonnables. Afin de construire un ensemble cohérent qui puisse répondre à l’ensemble des aspects de la figure d’Albert dans le cadre interdisciplinaire de l’ITI, il convient de proposer les thématiques suivantes :
- 2023-2024 : Colloque : « Albert le Grand et le Corpus dionysien ». Un tel colloque ne peut intervenir qu’après un travail conséquent dans les ateliers de traduction pour que les étudiants puissent en requérir tous les fruits.
- 2025-2026 : Colloque : « Albert le Grand et les sources arabes », en partenariat avec le groupe trans-universitaire « Aquinas and the Arabs » (voir ci-dessous), l’université Paris I-Sorbonne (J.B. Brenet), CNRS (Myrem Sebti) et l’EPHE (LEM). Etant donné les ressources du groupe de recherche « Aquinas and the Arabs », il conviendrait de prévoir 2 journées.
- 2027-2028 : « L’actualité d’Albert le Grand », colloque synthétique et conclusif de l’ensemble du projet.
Ø Séminaire de Recherche
Durée : 8 ans (2021-2028)
Nous proposons un atelier de traduction d’un ouvrage d’Albert le Grand, susceptible de rassembler des théologiens, des philosophes, des historiens, des philologues et des linguistes (hellénistes et latinistes).
Parce que l’influence du Pseudo-Denys l’Aréopagite sur la pensée d’Albert le Grand en général, mais plus particulièrement sa théologie, est encore sous-évaluée, nous proposons de traduire le commentaire des Lettres du Corpus dionysiacum. Le choix des Lettres plutôt que d’autres traités majeurs comme les Noms divins, la Hiérarchie ecclésiastique et la Hiérarchie céleste relève de trois appréciations :
- Un objectif réaliste. Les grands textes du Corpus demandent un grand investissement et notre but est d’arriver à un produit fini en 8 ans.
- Les Lettres traitent de sujets théologiques divers et sont d’un accès plus aisé. Elles sont donc susceptibles d’intéresser un public appartenant à un champ disciplinaire plus élargi et permettent une meilleure implication des participants.
- Seule une partie des Lettres a été traduite en français. Il n’existe pas de traduction anglaise. Nous n’avons pas choisi la Théologie mystique parce qu’il existe une excellente traduction en langue vernaculaire (français).
Objectifs pédagogiques : maîtriser les outils philologiques (édition, apparat critique, etc), améliorer l’usage de la langue latine ou grecque, s’initier à la pratique de la traduction, s’exercer à la comparaison textuelle, faire interagir des lieux culturels différents, mobiliser ses acquis dans sa propre discipline (langue, théologie, histoire) pour construire une traduction cohérente, appliquer la pratique textuelle à la pratique du dialogue œcuménique.
Pré-requis : Latin niveau I ou II.
Ø Masterclass
Initiation à la théologie d’Albert le Grand (6 ou 12h). Approche des grandes thématiques de la pensée d’Albert le Grand et leur originalité pour le dialogue œcuménique, interreligieux et pour un enrichissement de la théologie dogmatique et de l’exégèse, à travers ses œuvres philosophiques, théologiques et exégétiques.
Ø Publications
- Traduction
Nous avons choisi un texte dont nous possédons l’édition critique. A part quelques modifications en cas de désaccord avec le texte critique, qui nécessite la mise en œuvre de compétences philologiques, il ne sera pas nécessaire de construire une édition. L’ouvrage sera donc une traduction, avec introduction, notes et index (noms, termes anglais/termes français, termes latin et termes grecs).
Nous souhaiterions dissocier la traduction française et la traduction anglaise. Pour la traduction française, le texte serait publié soit dans la collection « Sagesses médiévales » aux Belles-Lettres (dir. Aymon de Lestrange), soit dans la collection « Sic et Non » chez Vrin. La traduction anglaise nécessite l’emploi d’un doctorant américain.
Pour la traduction anglaise, la collection « Mediaeval Philosophical Texts in Translation » à Marquette University Press ou bien la collection « Fathers of the Church Medieval Continuation » à The Catholic University of America Press.
Il conviendra de bien vérifier l’accord des éditeurs pour une traduction simultanée chez deux éditeurs différents (contrats).
- Colloques
Le colloque « Albert the Great and the Dionysian Corpus » pourrait prospectivement être publié dans la collection « Didaskaleion. Regards croisés en patristique » chez Lit-Verlag.
Le colloque « Albert the Great and his Arabic Sources » sera publié dans la collection « Philosophy in the Abrahamic Traditions in the Middle Ages (PATMA) » chez Brepols.
Le colloque « Albert the Great and Post-Modernity » pourrait être publié chez Vrin ou le Cerf.
3. Ressources Scientifiques du projet
Le projet est construit en total partenariat avec Marquette University, Wisconsin, USA. Correspondant : Pr. Richard Taylor.
Marquette University est une université jésuite qui a une longue histoire avec la philosophie médiévale puisqu’Etienne Gilson y a longtemps enseigné. Elle est située dans le Wisconsin, dans le Midwest. Marquette University souhaite collaborer sur la traduction, le séminaire de recherche et les Master classes.
Marquette University met à la disposition du projet un doctorant américain latiniste rémunéré par Strasbourg.
Elle souhaite également collaborer au séminaire de recherche et surtout aux Master classes
Ø Pour le séminaire de Rercherche, Marquette souhaite faire participer ses étudiants et au moins l’un de ses professeurs à l’atelier de traduction.
Ø Pour les Master Classes, Marquette serait très désireuse de les héberger. Dotée d’un outil technologique très performant et assez unique sur le marché, elle propose de le mettre au service de l’Université de Strasbourg pour faire des Master Classes online afin de limiter les coûts. Elle a déjà expérimenté cet outil pour un autre projet avec Leuven. Par-delà ses propres étudiants, Marquette propose de se mettre en contact avec l’Université de Chicago (Illinois, USA, Pr. David Tracy) et le Medieval Institute de l’université de Notre-Dame (Indiana, USA). I. Moulin, co-porteur du projet, a été Visiting Scholar au Medieval Institute pendant 3 ans, ce qui devrait faciliter les interactions. Marquette souhaiterait ainsi créer un Master Class rassemblant 3 grandes universités du Midwest (les étudiants de Chicago et de Notre-Dame se rendraient en présentiel à Marquette). Le Master Class se tiendrait sur une base annuelle, en alternant les E.C. de Strasbourg, de Marquette, de l’Université de Chicago et de l’Université de Notre-Dame.
Sébastien Milazzo
S. Milazzo a travaillé sur un lexique théologique de la procession trop méconnu chez Albert le Grand, lexique exploité à travers la réception du Liber de causis en contexte dogmatique, notamment au sujet de la procession des Personnes d’une part, et au sujet de la notion de hierarchia d’autre part, Abert développant ainsi une théologie trinitaire originale, « baptisant » pour ainsi dire la « procession » néoplatonicienne par Aristote et le Ps-Denys. Il en résulte une synthèse qui a marqué l’histoire des idées au Moyen-âge, notamment quant à la structure métaphysique de la notion de hiérarchie ecclésiastique. Ce travail a fait l’objet d’une publication partielle de sa thèse de doctorat par la traduction du Tractatus de fluxu causatorum a causa prima et causarum ordine en 2013 aux Belles-Lettres. Ses publications concernent essentiellement Albert le Grand et Maître Eckhart. Il travaille à présent l’édition critique d’un tractatus de la Somme de théologie (IIa Pars, tr. II. De angelorum creatione) d’Albert le Grand, le Tractatus de creatione angelorum ainsi qu’à une biographie d’Albert le Grand.
Isabelle Moulin
I. Moulin travaille sur Albert le Grand depuis sa thèse de philosophie soutenue en 2004 à Paris-Sorbonne (dir. R. Brague). Elle est l’auteur d’un grand nombre d’articles sur Albert le Grand, tant en français qu’en anglais. Elle a notamment collaboré pour deux sous-chapitres à l’ouvrage A Companion to Albert the Great (éd. I. M. Resnick, Brill, 2013) et est l’auteur de la traduction du livre XII du commentaire d’Albert le Grand à la métaphysique d’Aristote (Vrin, 2009).
Elle poursuit son travail sur Albert puisqu’elle rédige actuellement un ouvrage intitulé La théologie d’Albert le Grand (1er inédit de son HDR, l’autre portant sur la métaphysique de la beauté) et 3 articles acceptés sont actuellement en attente de publication (« La réception de la beauté dionysienne chez Albert le Grand », dans La beauté chez les Pères, éd. M. Cutino & I. Moulin ; « Institution and Causality in Albert the Great’s sacramental Theology » dans Festschrifft …, éd. L. Lopez-Farjat ; « Causalité et déterminisme dans la réception du Liber de Causis chez Albert le Grand », dans Les Eléments de théologie et le Liber de Causis du Ve au XVIIe siècles, vol. 3, « Studies in Platonsim, Neoplatonism, and the Platonic Tradition », Leiden, Brill (2 vols parus).
Elle enseigne également la théologie des religions dans le cadre du Master interreligieux du fait de l’expertise qu’elle a acquis dans son travail sur Albert le Grand (dialogue avec l’i/Islam).
Richard Taylor
R. Taylor (Ph.D. University of Toronto) est Professeur à Marquette University (WI, USA). Spécialiste de la pensée arabe médiévale, il est l’auteur de plusieurs traductions, dont le commentaire de Thomas d’Aquin au Liber de Causis (CUA Press, 1996) et le Grand Commentaire du De anima d’Aristote par Averroès (Yale Univ. Press, 2009). Il a co-dirigé le Cambridge Companion to Arabic Philosophy (CUP, 2005). Il est également directeur du Groupe International de Recherche « Aquinas and the Arabs », partenaire du projet.
4. Moyens financiers nécessaires
- Les moyens doivent couvrir les frais de logement et de transport des participants aux trois colooques.
- Budget publications
- Un poste budgétaire d’un post-doctorant n’est pas nécessaire. En revanche, il faut prévoir un budget pour l’emploi de deux doctorants : l’un qui aura pour mission de superviser l’organisation des colloques et la réception des textes, ainsi que leur mise en forme matérielle pour l’édition ; l’autre qui sera associé au projet de traduction et qui aura pour mission de travailler l’anglais de la traduction, de relire la traduction dans sa dimension éditoriale et de préparer les index.
Le premier doctorant peut être en début de thèse ; le second doit être en fin de thèse et doit appartenir à une université anglo-saxonne partenaire ou bien maîtriser totalement la langue. Marquette University a un candidat qui correspond à ces critères.
5. Partenaires internationaux
1. The Aquinas and « the Arabs » International Working Group
Fondé en 2005, il a pour but de mettre en rapport des chercheurs spécialistes de la période médiévale dans le but de favoriser le dialogue interreligieux, notamment avec l’Islam. Très actif, il a organisé un très grand nombre de colloques, séminaires, learning courses et reading groups à Pise, Londres, Rabat, Marrakech, Bonn, Maynooth (Irlande), Istanbul, France et Etat-Unis. La liste des membres est consultable sous le lien suivant : academic.mu.edu/taylorr/Aquinas_and_the_Arabs/Members__Aquinas_and_the_Arabs_International_Working_Group.html
Le colloque prévu de 2025-2026 se fera en partenariat avec ce groupe de recherche.
2. Partenaires associés
- L’Albertus Magnus Institut (Bonn). En particulier, H. Anzulewicz, M. Burger et Ruth Meyer
- Thomas Institut (Cologne). A. Speer
- Boston College (siège de l’International Albertus Magnus Society, F. T. Hartkins)
- Angelicum (Rome). W. Senner, B. Blankenhorn, E. Durand, T. J. White
- Universidad Panamericana, Mexico.
- Univeristy of Tennesse at Chattanooga (I. M. Resnick)
- Marquette University (WI, USA) : partenaire actif
- J. Hackett, Emeritus University of South Carolina
- Amos Bertolacci, Scuola Normale Superiore di Pisa
- Timothy B. Noone (Catholic University of America)
- C. Steel (Leuven)
- Université de Navarre (Maria Jesus Soto Bruna)
- Unversité de Madrid (Silvia Bara Bancel)
- Université de Toulouse (Julie Casteigt),
Il convient de noter qu’il existe peu de spécialistes de la pensée albertinienne, tant à l’international qu’en France. 3 spécialistes seulement sont identifiés en France (J. Casteigt, S. Milazzo et I. Moulin). Cette proposition vise à inscrire l’HISAAR dans une « niche » scientifique en plein essor pour le rayonnement et l’attractivité de l’Université de Strasbourg, par l’étude d’un penseur qui lui appartient de plein droit.